Les paradis fiscaux et la crise financière - 14 mai
Conférence de Gérard Gourguechon, membre du conseil scientifique d’Attac France et ancien responsable au Syndicat unifié des impôts et à l’Union syndicale Solidaires
La « crise financière » a commencé à apparaître au printemps 2007 aux Etats-Unis, avant de se propager à d’autres pays, à d’autres continents, au-delà des systèmes bancaires et financiers, pour atteindre aussi les secteurs de l’assurance, puis les secteurs économiques qui ont le plus recours au crédit (immobilier, automobile...), et, par la suite, plus ou moins, par les imbrications juridiques, financières et économiques d’une économie mondialisée, de très nombreux secteurs économiques, au Nord comme au Sud.
Dans la plupart des pays les incendiaires, ceux qui n’ont eu de cesse de mettre en avant les vertus d’une finance totalement débridée ont revêtu le costume du pompier pour imposer leurs solutions à la crise. Pour essayer de trouver les orientations à prendre pour éviter une telle situation il faut commencer par analyser les causes profondes de cette crise (existence de masses financières énormes résultant de surprofits réalisés par le capital sur le travail, et qui peuvent profiter d’une totale liberté de circulation sur la planète) au-delà des causes directes (complexité des circuits financiers, opacité des opérations, absence de réglementations ou contournement aisé des réglementations).
Dans les deux cas, nous trouverons que l’existence de territoires « sans lois » que sont les paradis fiscaux et judiciaires, qui pratiquent et cultivent le secret et l’opacité, qui abritent avec complaisance des masses financières énormes, a été un élément qui a très fortement facilité le développement et la propagation de la crise financière.
Si les paradis fiscaux et judiciaires ne sont pas la cause première de la crise ils sont un outil essentiel pour expliquer son ampleur et les ondes de chocs qu’elle provoque.
Gérard Gourguechon ne manquera pas, au vu de l’actualité, de faire le point sur les conclusions du G20.